A consulté en premier lieu un médecin à la suite d’un incident
présentes dans la salle d’attente d’un médecin seraient victimes de violences conjugales
Agir en professionnel
Médecins, professionnels de santé, travailleurs sociaux, policiers, gendarmes : vous avez un rôle pivot auprès des femmes et enfants victimes des violences conjugales et sexistes.
– C’est souvent à vous qu’il revient d’accueillir et d’orienter ces femmes ;
– C’est aussi à vous qu’il revient d’attester de leurs blessures physiques et psychologiques pour leur permettre d’être entendues, reconnues et prises en charge.
Professionnels : apprenez à repérer les signes de violences sexistes et conjugales
Une femme d’apparence désorientée, épuisée ou repliée sur elle-même peut être victime de violences.
Attention : gardez à l’esprit que les signes ne sont pas toujours évidents du fait de la honte et la culpabilité que peuvent ressentir les victimes.
Les demandes de logement, d’aide financière, de soins, d’IVG, de divorce ou les confessions de troubles du sommeil, d’un mal-être au travail (…) peuvent elles-aussi cacher des situations de violences.
Professionnels : osez questionner sur les violences
Afin de repérer les situations de violences et d’évaluer le niveau de danger pour la victime et ses enfants, n’hésitez pas à demander si elles :
– vivent ou ont vécu des violences
– ont peur de quelque chose ou quelqu’un
– subissent des menaces (notamment de représailles)
– sont suivies ou espionnées
Vous pouvez aussi utiliser la technique du miroir : « Vous me renvoyez l’image de quelqu’un qui est en difficulté au sein de sa famille, dans son couple : vous voyez ce que je veux dire ? »
Professionnels : écoutez, déculpabilisez et rassurez les victimes de violences
Souvenez-vous toujours qu’une victime a subi, récemment ou non, un traumatisme, et qu’elle n’a pas été entendue ni respectée dans ses volontés.
Créez un cadre sécurisant :
– placez des affiches en salle d’attente et dans les lieux d’accueil (voir ressources)
– entretenez-vous avec la victime en privé et de manière confidentielle dans la mesure du possible
– assurez-vous que personne ne vous interrompe ou n’entre dans la pièce et indiquez-lui que vous ne serez pas dérangés
– rappelez-lui que vous êtes à son écoute, que vous ne pourrez rien divulguer sans son autorisation et que vous respecterez ses choix
– parlez d’un ton calme, avec empathie et accordez-lui du temps
– assurez-lui que vous êtes à sa disposition et qu’elle pourra revenir vous consulter dès qu’elle se sentira prête à parler.
Adoptez une écoute active et bienveillante :
– donnez du crédit à sa parole : « Je vous crois »
– assurez-lui qu’elle n’a pas à se sentir coupable : « L’agresseur est le seul responsable », « La loi interdit et punit les violences »
– réaffirmez que rien ne justifie les violences et évoquez les stratégies des agresseurs
– adopter une attitude non jugeante, non moralisante, non culpabilisante
Professionnels : agissez à votre niveau contre les violences et orientez vers les organismes compétents
Vous pouvez d’abord :
– lui certifier que des professionnels spécialisés peuvent l’aider à s’en sortir et que vous êtes l’un d’eux;
– l’informer sur les lieux et dispositifs de protection dont elle peut bénéficier;
– lui rappeler les numéros d’urgence, les contacts utiles;
– l’orienter vers les associations spécialisées comme la nôtre qui, grâce à une équipe pluridisciplinaire et un solide réseau de partenaires, l’aideront à bâtir chaque étape de son parcours.
Mais surtout : la femme victime de violences, lorsqu’elle engage des démarches judiciaires, a besoin de fournir des éléments probants et objectifs pour faire valoir ses droits, engager des poursuites contre l’agresseur et obtenir des mesures de protection (ordonnance de protection, attribution d’un téléphone grave danger, etc.).
Vous pouvez donc produire un document écrit (certificat, attestation, procès-verbal) grâce à des trames et modèles disponibles sur le site du gouvernement.
Dans tous les cas : respectez le rythme et les décisions de la victime
Respectez toujours le choix de la victime : elle doit rester décisionnaire et peut choisir de ne pas engager des démarches tout de suite.
Il faut dans ce cas :
– éviter de la culpabiliser davantage avec des formules telles que « Vous êtes restée avec cet homme pendant tout ce temps ! », « Êtes-vous consciente que vous ne protégez pas vos enfants ? », etc.
– lui communiquer le numéro 3919 et lui rappeler les numéros d’urgence
– lui donner les coordonnées des associations locales
Grâce à votre aide, elle saura qui contacter quand elle sera prête.